Rencontre avec une femme sincère et visionnaire, icône de la mode indémodable.
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Comment définiriez-vous le style Agnes b ? Vous avez contribué à faire de la parisienne une icône de mode, un « style » , un « état d’esprit ». À travers votre univers, revendiquez-vous un art de vivre à la française ?
Les pierres, l’eau, l’indigo et l’esprit zen sont autant de sources naturelles que nous rencontrons au Japon en tant qu’inspiration pour la création.
Je ne cherche pas tant la mode mais plutôt créer des vêtements qui peuvent être portés de manière intemporelle. Je souhaite créer des vêtements qui ne sont pas démodés. D’ailleurs je n’aime pas le mot “démodé”. Les vêtements que j’ai conçus il y a 30 ou 40 ans sont toujours d’actualité, je ne regrette aucun vêtement pensé et créé. Il va sans dire que mes vêtements incarnent le «French Life Style» et l’élégance de Paris. Mais une élégance humble et unique.
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Quel est le style français, qui définit la mode française ?
Pour moi, le style français a commencé dans les années 1920, lorsque Coco Chanel a commencé à porter des pantalons pour hommes et des cardigans pour femmes. Je pense aussi à Saint Laurent qui a contribué au style parisien. Beaucoup d’autres grands designers ont créé le style français…
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Selon vous, quelles seraient les trois pièces mode incontournables dans l’armoire d’une femme ?
Je n’aime pas trop cette expression « pièce mode » … Mais si je devais choisir trois pièces intemporelles alors je prendrais un jean noir, des bottes, de gros pulls en tricot et des manteaux oversize pour hommes. (ca fait quatre) Les manteaux oversize peuvent être porte seuls.
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Est-ce que vous souhaitez transmettre un message avec vos créations ?
J’imprime des messages sur de nombreux t-shirts. En outre, les vêtements expriment un intérêt et des sentiments pour la nature, la ville nocturne, la scène de neige, la mer, etc.
Dans mes créations, de nombreux messages sur la nature sont cachés. De plus, le message «b. yourself!» est très important. Je veux que les personnes qui portent mes vêtements soient elles-mêmes.
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Où trouvez-vous votre inspiration ?
N’importe où ! Partout ! Je suis toujours inspirée. Une photo, une pierre… Je ne m’ennuie jamais, je suis toujours inspirée.
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Quel couturier vous a marquée au cours de votre carrière ?
Je n’ai jamais vraiment regardé ce que font les autres créateurs, je préfère penser de façon indépendante, hors du temps.
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Quelle est la création qui vous représente le plus ?
Tout le monde dit “cardigan pression”, mais il y en a beaucoup plus. Impossible de choisir. Il y a tellement de couleurs, de croquis, tout a créé de ma main… ce que j’affectionne c’est le style de vie qui en découle et le fait de les confectionner avec une équipe que j’aime.
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Qu’est-ce que le Japon vous vous inspire ?
J’aime l’humilité des Japonais ainsi que leur nature folle et contradictoire. Je pense que les Japonais ont toujours les deux.
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Soutenir les artistes, les causes humanitaires petites ou grandes à travers votre fonds de dotation… Peu de créateurs ont autant fait pour les autres, en France. Comment est née cette passion ? Quelle est votre démarche ? Qu’est-ce qui vous attire dans l’art ?
Aider les autres est quelque chose que j’ai appris de mes parents et cela me vient de façon naturelle. C’est parce qu’il y a de l’émotion dans l’art qu’il touche autant. L’art comprend de nombreux vecteurs, tels que l’amour et la rébellion. C’est une partie indispensable de ma vie. Je ne peux pas vivre sans art.
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Avez-vous des projets au Japon ?
J’ai une belle équipe au Japon en laquelle je peux avoir confiance. À la fin de l’année dernière, j’ai ouvert une galerie à Aoyama. Et c’est également les 40 ans du cardigan pression. A l’automne il y aura des expos au Japon, mais aussi Paris et Hong Kong…
Copyright photo © KAZOU OHISHI